Épouvante

Épouvante
Source : Pixabay

Table des matières

  • L’épouvante : un cas particulier
    • Concepts clés
  • Mon grain de sel
    • Romans d’épouvante : quelques exemples
  • Guides sur l’épouvante : suggestions

L’épouvante : un cas particulier

L’épouvante est un cas très particulier. Il y a manifestement une littérature d’épouvante : des livres sont publiés sous cette étiquette, des auteurs comme Stephen King (pour ne pas le nommer) y sont associés et quand on ouvre un roman d’épouvante, on peut s’attendre à des scènes effrayantes, à un sentiment de malaise – doublé d’un plaisir coupable!

La littérature d’épouvante raconte des choses effrayantes. Le but est de faire peur au lecteur, ou à tout le moins de lui donner un petit frisson, une petite poussée d’adrénaline semblable à celle qui nous pousse à essayer les montagnes russes… et à recommencer !

Seulement, comme la littérature d’épouvante peut s’enraciner indifféremment dans le fantastique, la science-fiction et la fantasy, voire dans des genres réalistes comme le polar, j’ai tendance à voir l’épouvante comme une « extension autonome » des autres fictions de genre. Je suis sans doute influencé par une remarque de Ramsey Campbell, qui rappelait que l’horreur n’est pas un « genre », mais une « émotion ». On peut pousser le raisonnement un cran plus loin : un récit de science-fiction, fantastique ou fantasy qui sert surtout à générer des émotions comme la peur, l’effroi, le dégoût, etc. relève du registre de l’épouvante. (Stephen King distingue la terreur, l’horreur et le dégoût, selon leur degré de rationalité, sans référence à leur degré intensité.)

Concepts clés

  • Éléments horrifiques.
  • Connexion avec la fantastique, la science-fiction et la fantasy.
  • Connexion avec des genres plus réalistes (ex.: polar).
  • Critère décisif : l’émotion dominante provoquée par le récit est l’horreur, l’effroi, le dégoût…

Mon grain de sel

Adolescent je dévorais les romans d’épouvante, et c’est même dans ce genre que j’ai écrit mes premiers textes. Je l’avoue, je continue d’en lire et je regarde toujours des films d’horreurs avec le plus grand plaisir, collé contre mon conjoint. Je dois avouer que mon approche de ce genre a beaucoup changé avec le temps. Au début, quand je réfléchissais à une histoire d’épouvante, je pensais d’abord aux éléments horrifiques et ensuite je pensais à l’histoire. Aujourd’hui, je fais l’inverse : je pense d’abord à une histoire fantastique, de science-fiction ou de fantasy. Si, naturellement, l’intrigue conduit à des éléments horrifiques, je les inclus. Pour moi, les meilleurs films et romans d’épouvante sont des histoires fantastiques, ou de science-fiction ou de fantasy, qui possèdent des éléments horrifiques qu’on ne peut retirer sans altérer l’ensemble. À l’inverse, les histoires pensées en fonction de l’horreur seulement m’apparaissent toujours soit grotesques, soient branlantes – l’auteur ayant mis plus d’ingéniosité à bâtir des éléments horribles plutôt qu’une intrigue solide dans laquelle ces éléments peuvent s’imbriquer.

C’est la manière dont j’envisage l’épouvante, mais rien ne vous empêche d’avoir une autre vision. Ce que je crois en revanche, pour avoir lu et commenté beaucoup de textes s’inscrivant dans la catégorie « épouvante », c’est que l’auteur ne doit pas négliger son intrigue au profit des scènes horribles. À quoi sert un monstre génial et bien pensé si l’histoire ne tient pas debout? C’est un peu comme les effets spéciaux au cinéma : ceux-ci ne font pas un bon film, mais l’histoire et les personnages, si.

Romans d’épouvante : quelques exemples

Note : plusieurs de ces titres pourraient évidemment se retrouver dans les autres fiches. Ce qui rend l’épouvante diablement intéressante!

Guides sur l’épouvante : suggestions

La rubrique Pour en savoir plus contient plusieurs ouvrages pouvant vous renseigner sur l’épouvante. Si vous cherchez toutefois des guides consacrés exclusivement à l’écriture de ce genre (littérature ou cinéma), voici quelques suggestions :

Blake, M. & Bailey, S. (2013). Writing the horror movie. Bloomsbury Academic.

Castle, M. (Ed.) (2006). On writing horror : a handbook by the horror writers association. Writer’s Digest Books.

King, S. (2018). Anatomie de l’horreur. Albin Michel. (Version mise à jour d’un classique publié en 1981.)

Knost, M. (Ed.) (2009). Writer workshop of horror. Woodland Press.

Mynhardt, J. & Johnson, E. (Eds.) (2017). Where nightmares come from. The art of storytelling in the horror genre. Crystal Lake Publishing.