
Table des matières
- Le fantastique, c’est quoi?
- Concepts clés
- Mon grain de sel
- Romans fantastiques : quelques exemples
- Quelques définitions du fantastique
- Références
Le fantastique, c’est quoi?
Un récit comporte un élément extraordinaire. Si cet élément extraordinaire, aux yeux du protagoniste, est en infraction avec les lois naturelles, le récit relève du fantastique.
En fantastique, l’extraordinaire est incompatible avec les lois de la nature. Il constitue une transgression susceptible de perturber, voire rendre fou le protagoniste. Guillaume Voisine, l’éditeur de Brins d’éternité, propose d’ailleurs une analyse intéressante de la manière dont le protagoniste, confronté au fantastique, réagit devant un élément surnaturel, suggérant le passage du personnage à travers des étapes psychologiques précises (choc, négation, détresse, adaptation/inadaptation, réorganisation). Vous pouvez lire ici une reproduction de son article Les cinq phases du processus fantastiques.
Comme élément fantastique, on pourrait citer en exemple l’irruption d’un démon, d’un sorcier, d’un vampire ou d’un loup-garou dans notre monde contemporain… Ou bien le fait que pendant une promenade dans les bois, vous réalisez que des bras poussent aux arbres! Ces phénomènes détonnent par rapport à la marche normale de notre monde, et cette divergence est la source du désarroi commun aux récits fantastiques.
Concepts clés
- Élément extraordinaire.
- Incompatibilité avec les lois naturelles.
- Aucune explication « scientifique » pour expliquer l’extraordinaire.
- Si toutefois l’extraordinaire est expliqué, on met tout sur le dos de forces dites « surnaturelles » (magie, sorcellerie, pouvoirs mystiques, etc.).
- Si toutefois l’extraordinaire est expliqué, on met tout sur le dos de forces dites « surnaturelles » (magie, sorcellerie, pouvoirs mystiques, etc.).
Mon grain de sel
Un récit fantastique implique l’idée d’un phénomène qui transgresse les lois de la nature, tant pour le lecteur que les personnages. Toutefois, cette transgression n’est pas une raison pour écrire n’importe quoi. Si vous situez une histoire fantastique à Montréal, vous devez décrire cette ville avec assez de vraisemblance pour qu’on croie se trouver à Montréal. De même, on ne peut faire l’impasse sur une psychologie rigoureuse des personnages. Un texte fantastique semble d’autant plus efficace que l’environnement où survient l’élément extraordinaire, et les personnages qui y sont confrontés, paraissent justement, ordinaires, semblables au lecteur et à son monde.
Aussi, il existe des récits fantastiques où l’élément extraordinaire est si subtil qu’on ignore, à la fin, si le récit est vraiment fantastique. Par exemple, Le Horla de Maupassant, qui raconte l’histoire d’un homme harcelé par une entité invisible, nous offre une conclusion ambiguë : à la fin, on hésite entre l’hypothèse que le protagoniste est fou (et se croit hanté par le Horla), ou bien l’hypothèse qu’il est sain d’esprit (et réellement hanté par le Horla).
Beaucoup de films fantastiques présentent le même genre de subtilité, mais souvent à cause de leur budget restreint, ce qui les oblige à prendre des raccourcis scénaristiques et à peu montrer leurs créatures (faute d’effets spéciaux). Si certains de ces films fonctionnent très bien, d’autres m’apparaissent peu intéressants, puisqu’on y passe de longues minutes à attendre des éléments fantastiques qui ne viennent jamais. Je préfère les récits où l’élément fantastique est franc, sans ambiguïté. Or beaucoup de jeunes auteurs, inspirés par ce cinéma, écrivent des récits qui m’apparaissent bâclés : les monstres ne sont jamais montrés et les éléments fantastiques jamais développés à fond. Malheureusement, si les réalisateurs ont l’excuse des restrictions budgétaires, l’auteur n’a aucune raison pour limiter son imagination et ses intrigues…
Bref, si vous vous essayez au fantastique, ne prenez pas les films comme modèle absolu!
Romans fantastiques : quelques exemples
- Le cycle des Cités intérieures, de Natasha Beaulieu.
- La mémoire du lac, de Joël Champetier.
- Le dernier loup-garou, de Glen Duncan.
- Coraline, de Neil Gaiman.
- Flammes d’enfer, de Jonathan Caroll.
- Revival, de Stephen King.
- Sur le seuil, de Patrick Senécal.
- Terreur, de Dan Simmons.
- Ghost story, de Peter Straub.
- Le portrait de Dorian Gray, d’Oscar Wilde.
Quelques définitions du fantastique
ÉDITIONS LES SIX BRUMES
L’action se situe dans le monde réel. L’avènement d’un phénomène surnaturel en est la caractéristique principale. Le doute est permanent dans le fantastique. L’histoire peut se dérouler dans le passé, le présent ou le futur. Exemple : Le Mythe de Cthulhu de H.P. Lovecraft, les nouvelles de Edgar Allan Poe.
JEAN-MARC LAINÉ ET SYLVAIN DELZANT
Le fantastique montre comment l’étrange et l’inexpliqué jaillissent dans le monde quotidien.
PATRICK MARCEL
[Le Fantastique concerne] un récit de fiction mettant en jeu des événements surnaturels. Par surnaturel, nous entendons des phénomènes qui contredisent les lois physiques couramment admises dans notre univers. Le surnaturel représente un ajout, une fabrication superposée à la structure de ce monde réel.
JEAN PETTIGREW ET CLAUDE JANELLE
Fiction cohérente, située dans notre monde, qui intègre un ou des éléments dont l’intrusion provoque, tant chez le lecteur que chez le protagoniste, une rupture de la normalité, et qui ne propose aucune explication rationnelle de cet élément ou de son intrusion.
Références
Éditions les Six Brumes. FAQ. Récupéré le 2015-01-06 à : http://www.sixbrumes.com/foire-aux-questions/
Janelle, C. (2011). Dictionnaire des auteurs des littératures de l’imaginaire en Amérique française. Lévis : Alire : xi.
Lainé, J.-M. & S. Delzant. (2007). La création d’un univers de fiction. Paris : Eyrolles : 52.
Marcel, P. (2002). Atlas des brumes et des ombres. Paris : Gallimard : 11-12.
Voisine, G. (2009). Les cinq phases du processus fantastique. Accédé le 2017-01-18 à : http://guillaumevoisine.blogspot.ca/2009/11/les-cinq-phases-du-processus.html