
Titre original : La carte ou la boussole
Genre : Science-fiction
Année : 2013
Publication : Solaris 188
Site Web : revue-solaris.com
Qu’aimeriez-vous dans cette histoire?
Un space opera original. Des personnages sympathiques. Un mélange d’aventure, de psychologie et de suspense. Le côté manga et bande dessinée.
Résumé
Mika est une jeune humaine. Recueillie autrefois par Jiroh, un moloch (posthumain épineux capable de voyager dans l’hyperespace), elle aide son père adoptif dans ses missions spatiales à bord du Leponi, une gigantesque raie biomécanique. Leur mission du jour : convoyer les pensionnaires endormis d’un zoo. Une mission de routine. Sauf que Mika vit ses premières règles et comprend qu’elle ne deviendra jamais une moloque. Et puis, il y a cette mystérieuse épave que le Leponi recueille sur son chemin, à bord de laquelle on découvre une aristocrate naufragée. Pourquoi les Tianjin, véritables pirates interstellaires, s’intéressent-ils à cette aristocrate? Quels secrets renferme l’épave? Mika et Jiroh doivent user de ruse et de vitesse pour échapper à leurs poursuivants et découvrir la vérité… qui en cache une autre!
Revue de presse
La dernière nouvelle, la meilleure du recueil, est due à Philippe-Aubert Côté. La Carte ou la boussole, ce sera au choix de Mika, la jeune humaine adoptée par Jiroh, le moloch. Parce que le vaisseau-anima de ce dernier, après avoir recueilli une épave dans l’espace, a été attaqué par des ennemis disposés à la récupérer. Parce que, même en rêvant de devenir une moloque, la jeune fille ne peut se défendre d’empathie avec la gracieuse dame naufragée.
Les vagabonds du rêve
Space opéra pour “La carte ou la boussole” de Philippe-Aubert Côté. Jiroh, le père adoptif de Mika, est un Moloch, une forme évoluée d’être humain qui peut entrer en symbiose avec un anima, à savoir un animal se mouvant dans l’espace. Leur pouvoir est jalousé, certaines races belliqueuses aimeraient bien le maîtriser. C’est dans ce contexte que nous plonge l’auteur. […] C’est passionnant tout du long, brillamment orchestré jusqu’à la surprise finale. Cette dernière nouvelle clôt en apothéose la partie Fictions.
Yozone
La carte ou la boussole, de Philippe-Aubert Côté : Mika veut tellement, tellement, être la vraie fille de Jiroh ! Elle pensait que, peut-être, des épines lui pousseraient avec l’âge, mais l’arrivée de ses premières règles la détrompe cruellement : elle n’est pas Moloque, mais humaine, et le restera, sauf à faire preuve d’héroïsme. […] Par l’auteur de Pour l’honneur d’un Nohaum, Le fantôme dans le mécha, et Le disséminateur, entre autres remarquables nouvelles, une autre belle histoire de confusion d’identités et de loyautés conflictuelles, et sur l’inné et l’acquis. Le titre, par ailleurs, est remarquable !
Les chroniques de l’imaginaire
Dernier texte qui m’a spécialement plu, « La carte et la boussole » de Philippe-Aubert Côté est sans contredit une nouvelle de science-fiction ambitieuse. À l’instar du texte de Dave Côté, une relation père-fille est au premier plan, cette fois-ci entre Mika, une humaine, et son père adoptif, un Moloch. Ils recueillent à bord de leur vaisseau, le Leponi, une humaine, Tamura, dont la présence fera longuement réfléchir Mika sur ses origines. Jusqu’à ce que certaines révélations viennent jeter un éclairage nouveau sur son identité… Avec « La carte et la boussole », Philippe-Aubert Côté montre une nouvelle fois son sens de la narration, ici par l’entremise d’une histoire touchante. Une mention également pour le style précis de l’auteur, qui fait maintenant partie intégrante du paysage SFFQ !
Le voyage insolite
Origines de cette histoire
À l’origine, je voulais écrire une nouvelle pour le prix Solaris, mais je me suis vite rendu compte que les concours ne suffisent pas à me motiver : j’aime mieux prendre mon temps pour développer un récit qui me plaira, non me conformer à des règles préétablies. J’ai donc abandonné la première ébauche de cette nouvelle qui n’allait nulle part et l’ai oublié… jusqu’à ce que je redécouvre mes notes par hasard. Je les repris, trouvai qu’il y avait quelque chose à faire avec l’univers esquissé dans ces papiers – il ne manquait qu’une histoire avec une bonne dose de psychologie pour mettre en valeur ce nouveau monde posthumain, qui présente un côté « manga » très prononcé.
À l’époque, les films d’animation japonaise que je visionnais montraient souvent des cerisiers en fleur, un arbre fondamental dans la culture japonaise, chargé de symbolisme – lisez ou relisez Hanaken de Geneviève Blouin. La scène où Tamura évoque le souvenir des cerisiers provient de là. Elle est aussi un écho de cette scène, dans Miss Daisy et son chauffeur, où la grande Jessica Tandy évoque le souvenir du sel de mer sur ses doigts – un moment que j’adore.
Le véritable défi de la Carte ou la Boussole n’a pas été dans la construction de l’univers ou des aspects science-fictionnels, mais dans la nécessité de rendre plausible les menstruations vécues par Mika. Il m’a fallu beaucoup de lectures (surtout des guides destinés aux adolescentes) et de consultations auprès d’expertes en la matière pour réunir assez d’éléments pertinents. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’adore la science-fiction : on peut avoir à se renseigner autant sur la mécanique quantique que sur les menstruations…
Références
Gélinas, A. (2013). Critique du Solaris 188. Texte d’une présentation faite dans le cadre de l’émission radiophonique « Le voyage insolite ». Récupéré le 2014-12-07 à : http://herelys.blogspot.ca/2013/11/le-voyage-insolite-emission-du-11.html
Marchetto, H. (2014). Critique du Solaris 188. Les vagabonds du rêve. Récupéré le 2014-12-07 à : http://www.vagabondsdureve.fr/solaris-n188/
Mureliane. (2013). Critique du Solaris 188. Les chroniques de l’imaginaire. Récupéré le 2014-12-07 à : http://www.climaginaire.com/index.php/climaginaire/Revue-fanzine/Revue/Solaris-Numero-188
Schnebelen, F. (2013). Critique du Solaris 188. Yozone. Récupéré le 2014-12-07 à : http://www.yozone.fr/spip.php?article16696