L’Horreur vous procure de coupables frissons au moyen d’histoires où des personnages authentiques se retrouvent plongés dans une situation infernale. Dans quel état vont-ils ou vont-elles s’en sortir? Telle est la question.
Mais l’Horreur nous demande aussi : « Et vous? Que feriez-vous dans la même situation? »
L’Horreur renvoie ainsi à une interrogation éthique fondamentale : « Que faire? »
L’Horreur se décline en plusieurs approches et sous-genres, et chaque auteure ou auteur sérieux finit par trouver sa propre manière de la concocter.
Cette page présente mon approche de l’horreur. Ce que vous pouvez vous attendre à trouver dans mes histoires.
Quoique…
Parfois, je peux aussi sortir de mes propres sentiers battus.
L’imprévisibilité et l’inconnu caractérisent aussi l’horreur, après tout.
ancrée dans le fantastique et la sf

L’Horreur est un genre en soi. Elle n’est ni du fantastique, ni de la science-fiction, ni de la fantasy, ni du polar auxquels il suffit d’ajouter des situations effrayantes. Toutefois, les récits horrifiques s’enracinent toujours dans un autre genre, et cet enracinement va influencer la sorte d’horreur mise en scène. La connaissance des autres genres littéraires (qu’ils relèvent de l’imaginaire ou du réalisme) est donc nécessaire pour une histoire d’horreur réussie. En ce qui me concerne, mes textes d’épouvante s’abreuvent à même la science-fiction, le fantastique et la fantasy urbaine.
surnaturelle et explicite

L’Horreur résulte souvent d’une infraction de la réalité. Cette entorse peut-être réaliste (par exemple, vous découvrez que votre conjoint ou votre conjointe est un tueur ou une tueuse en série). Elle peut aussi reposer sur une infraction aux lois dites « naturelles » (par exemple, vous découvrez que votre conjoint ou votre conjointe est un loup-garou).
Aussi, l’horreur peut être subtile, comme dans un film à l’ambiance feutrée (par exemple Les Autres) ou, au contraire, très crue (par exemple : Hellraiser).
En lien avec mon attachement à la science-fiction, au fantastique et à la fantasy, mon horreur est résolument surnaturelle et explicite. Monstres et situations bizarres au rendez-vous!
queer

Je suis un homme gay et fier de l’être. Je suis chroniqueur ponctuel à l’émission L’Heure où l’arc-en-ciel se lève, animée par Denis-Martin Chabot, je participe à Fierté littéraire et chaque année vous me verrez marcher dans le défilé de la Fierté de Montréal.
Je me définis aussi comme auteur d’horreur queer.
Le mot « queer » signifiait à l’origine « étrange » ou « bizarre », et il était employé comme insulte envers les personnes homosexuelles. Il a par la suite été récupéré par les militants LGBTQ+ et transformé en étiquette positive. Ici, est queer ce qui brise la norme – ou révèle le côté artificiel de celle-ci. Est queer ce qui pense en dehors de la boîte. Est queer ce qui rejette les étiquettes et avance libre d’esprit. Est queer ce qui n’a pas peur de rencontrer l’incompréhension ou la perplexité. Est queer ce qui respire la joie de vivre, l’excentricité et l’exubérance.
L’Horreur a fondamentalement un côté queer. Elle peut déranger, interroger les normes, susciter le malaise, présenter des créatures aussi fières qu’étranges… Ce côté queer, qu’on retrouve dans les œuvres de Clive Barker (auteur gay) et Poppy Z. Bryte (auteur trans) m’interpelle. Attendez-vous à des personnages et des créatures diversifiées dans mes récits!
sensuelle

L’Horreur malmène souvent la sexualité. Celle-ci est tantôt punie, tantôt utilisée de manière racoleuse pour attirer un public d’ados débordant d’hormones. Elle suscite toujours un malaise, et pourtant elle est l’une des constituantes fondamentales de l’être humain – et même des monstres! Peut-être mon appartenance à la communauté LGBTQ+ me rend-elle particulièrement conscient des enjeux qu’elle soulève, mais j’en ai une vision plus bienveillante. Intégrer une sexualité positive à mes récits horrifiques est pour moi une autre manière de « penser queer » en épouvante.
LITTÉRAIRE, organique et sociale

L’Horreur se décline en plusieurs sous-genres. Certaines classifications en comptent trente, voire plus. Celles-ci peuvent aider à mieux cerner ce qu’on écrit, mais aussi comment combiner des catégories préétablies pour créer du neuf.
Sans passer en revue toutes les listes croisées dans mon existence, je peux dire que mon horreur a un côté littéraire (j’aime exploiter toutes les ressources que le français nous apporte, sans pour autant rendre ma prose incompréhensible), psychologique, extrême, érotique, corporel (j’aime bien le « body horror ») et aussi social.
Mais rien ne m’empêche d’aller explorer un autre sous-genre… C’est là qu’on trouve les défis les plus intéressants!
Réflexive

J’adhère à l’école de pensée selon laquelle vouloir passer un message est une mauvaise raison d’écrire. En revanche, rien n’empêche d’aborder ou d’explorer une problématique contemporaine, un phénomène social ou un trait psychologique à travers une histoire – et qui plus est, une histoire d’Horreur. Les meilleurs récits d’épouvante (et tous les bons récits en général) contiennent un cœur émotionnel, une histoire universelle qui reste quand on écarte tous les effets spéciaux. Comme la science-fiction, l’Horreur peut comporter une dimension réflexive. Combiner frissons et réflexion? « Hold my beer! »