Bilan 2023 : ménage du jardin et semailles pour 2024

Le plus important pour une année réussie : des gens et leur sourires

C’est l’heure pour moi de me livrer au traditionnel bilan de fin d’année, que je réserve toujours à cette période de calme entre Noël et le jour de l’An. Comme de coutume, j’ai cherché un mot, une expression, une métaphore pour résumer l’année qui s’achève. Pour 2023, le mot qui convient est « semailles », et la métaphore, celle du jardin dont on fait le ménage.

Il y a plusieurs manières d’envisager son existence : un parcours, une aventure, un voyage. Mais parfois, une métaphore plus statique, comme celle du jardin, est très utile. Un jardin voit fleurir des projets et des relations au fil des saisons; il peut aussi les voir s’étioler. Un jardin peut traverser un orage ou une courte pluie agressive (ma mère appelait ça « des pluies innocentes », dans le sens péjoratif du mot). Parfois, il y a des bêtes nuisibles, des charançons et des rongeurs qui viennent grignoter vos plantes et qu’il faut expulser et maintenir à distance. Et il y en a d’autres qu’il faut introduire – des coccinelles, des abeilles butineuses, des gros bourdons dociles. Il y a des relations qui sont aussi de véritables soleils qui viennent apporter leur lumière. Mais il faut activement s’occuper des lieux : il y a des plantes (ou des projets) qui poussent mal et qu’on n’a pas le choix de retirer; il faut aussi décider de focaliser nos efforts sur certaines plantes qui poussent mieux dans notre sol.

Tout ça pour dire que, rétrospectivement, 2023 a été une année de ménage dans plusieurs projets, avec certains choix quant à ce que j’allais faire pousser plus tard. Et qu’en conséquence j’ai semé en 2023 beaucoup de graines qui vont donner des fruits dès 2024, et d’autres que je vais arroser pendant 2024 pour avoir des fruits intéressants en 2025. Et ensuite, avoir régulièrement des fruits chaque année.

L’été 2023 a été particulièrement stimulant. Après avoir travaillé sur mon Opéra de l’horreur à l’hiver et au printemps, je trouvais qu’il y avait quelque chose sur l’horreur que je ne saisissais pas. J’ai donc passé mon été à faire des exercices pour mieux apprivoiser ce genre à la chimie complexe, qui ne se limite pas à une saveur qu’on ajoute au fantastique, à la science-fiction et à la fantasy. Cela a été un vrai chauffe-neurone qui m’a donné les germes de plusieurs histoires à venir.

Dans la foulée, cet été a eu deux conséquences majeures.

D’une part, et conformément à des réflexions que je nourrissais depuis un bout, j’ai décidé de privilégier les projets liés à l’horreur. Je n’entrerai pas ici dans les détails de réflexions que je partage avec certaines personnalités du milieu littéraire depuis quelques années, mais la science-fiction et la fantasy me semblent actuellement dans un cul-de-sac. L’horreur m’apparaît comme un genre plus satisfaisant avec des défis intellectuels et artistiques beaucoup plus invitants, et plus en phase avec mes préoccupations éthiques.

D’autre part, cet été d’exploration a inspiré à Francis l’idée que je pourrais animer un atelier d’écriture horrifique. C’est ainsi qu’est né l’Atelier de minuit (maintenant enregistré auprès d’Entreprises Québec), que j’ai pu annoncer en septembre dernier au festival Requiem. L’engouement a dépassé mes prévisions : en 48 heures j’avais rempli le groupe, de sorte que j’ai dû en ouvrir un deuxième. L’atelier a intéressé tant des personnes débutantes que des auteures et auteurs chevronnés. La première édition se tiendra à l’UQAM en 2024.

L’année 2023 a été parsemée d’événements propices aux rencontres : une présence comme auteur d’imaginaire au Salon du livre de Fierté littéraire (Chris Bergeron, je t’adore!); discussions au SILQ – attristé par la fermeture du BanLao, notre restaurant fétiche à Francis, moi et Matante Valérie; présence sur des kiosques à la première Horreur Expo, au Requiem, au Salon du livre en plein air de Fierté littéraire pendant la Fierté, et à la Comiccon de Québec; rencontres le fun à la Comiccon de Montréal et à l’Otakuthon; passage au podcast de Simon Predj; tenue d’un petit atelier d’écriture à Fierté littéraire… Cerises sur le sundae : un merveilleux Salon du livre de Montréal où j’ai rencontré beaucoup de lectrices et de lecteurs passionnés, et la production de trois chroniques radio à l’émission Quand l’arc-en-ciel se lève, animée par Denis-Martin Chabot, sur l’implication des personnes queers en imaginaire – notamment le grand Vincent Price. (Sans oublier un mandat de relecture-recherche super le fun pour le magnifique roman La Forêt des transparences, chez XYZ, accomplie en collaboration avec mon chum ❤️).

Sur le plan de la production écrite : 2023 a été essentiellement une année de semailles. J’ai écrit une nouvelle qui paraîtra (sauf erreur) en 2024 dans un collectif horrifique. J’ai aussi écrit un court roman (le genre qui plairait à Clive Barker) que je vais retravailler début 2024 pour l’envoyer à mon éditeur (amies lectrices et amis lecteurs, vous pourrez faire ensuite pression sur ce dernier pour qu’il sorte en 2025 😜 ).

Mais la vie ne se limite pas à ce qu’on fait professionnellement. J’ai passé de merveilleux moments pleins de fous rires avec des personnes formidables que je compte parmi mes amis. Surtout, mon chum et moi avons fait un formidable voyage aux chutes du Niagara, où nous avons laissé une parcelle de notre cœur – on va sûrement y retourner.

Quels sont en ce moment les plans pour 2024?

D’abord, 2024 sera aussi l’année où Francis et moi allons emménager dans un appartement mieux adapté à nos besoins, dans un secteur qu’on aime bien et, surtout, que nous avons choisi ensemble.

Sur le plan littéraire : je compte terminer et envoyer le court roman à mon éditeur au premier trimestre. Ensuite, je vais rédiger un autre texte pour lequel on m’a approché. Et après je compte reprendre mon Opéra de l’horreur en fonction de ce que j’ai appris cet été. Sans oublier d’autres projets que j’ai en banque – mais concentrons-nous d’abord sur ces plantes-là.

Il y a aussi une collaboration que j’ai hâte de vous dévoiler, mais ce sera en temps et lieu (beaucoup plus tôt que tard). En fait, il y a un tas d’autres choses que je pourrais dévoiler ici, mais un vieux singe quarantenaire doit garder quelques tours dans son sac. Je dirai juste que tout cela viendra de graines semées en 2023 et à semer en 2024. 😇

Défi que je me lance : d’ici la fin de 2024, réussir à faire une génoise mousse au chocolat comme mon père en a fait.

Mais tout cela ne peut arriver qu’avec du soleil, celui des personnes formidables qui m’entourent de très près (comme mon Kyubi ❤️, que je suis chanceux d’avoir dans ma vie), de près (les amis et amies de la métropole) et de loin tout en étant présents dans ma vie tous les jours (famille, amis et amies). Juste un gros merci à vous tous et toutes. Je vous aime et prenez soin de vous.

Que votre année 2024 soit stimulante, enrichissante et traversée de gens formidables! 😃

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